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21. mars 2006 Utanríkisráðuneytið

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Íslensk þýðing

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París, 21. mars 2006

Monsieur l’Ambassadeur d’Islande en France
Monsieur l’Ambassadeur de Norvège en France
Monsieur le Président de la chambre de commerce,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

Chers amis,

C’est avec un réel plaisir que je m’adresse aujourd’hui à la chambre de commerce franco-islandaise.

L’expansion, ces derniers temps, des entreprises islandaises sur les marchés étrangers a suscité l’intérêt et la curiosité. Des Islandais ont investi dans de nombreuses régions du monde, particulièrement dans le secteur bancaire, la technologie de pointe, le secteur pharmaceutique, la distribution et l’industrie agro-alimentaire. 104 000 (cent quatre mille) personnes dans le monde, travaillent pour des sociétés controlées par des actionnaires islandais, ce qui consititue une augmentation de 25% par rapport à l’année dernière. Ce chiffre est considérable si on considère que la population active en Islande se limite à 165 000 (cent soixante-cinq mille) personnes.

L’entreprise Actavis, dans le secteur pharmaceutique, est une des 5 premières au monde dans le domaine des médicaments génériques, et compte 10 000 (dix mille) employés dans environ trente pays. Össur est le second fabricant au monde de prothèses médicales. L’entreprise fait travailler 940 (neuf cents quarante) employés sur 11 (onze) sites et les prothèses qu’elle fabrique ont soulagé l’existence de ceux qui en avaient besoin comme le montre de très nombreux témoignages.

Certaines de ces sociétés ont ciblé leur activité sur la France, en particulier celles qui produisent des plats de poisson de premier choix. Car les Français, on le sait, savent apprécier une nourriture raffinée!

Sous le nom Alfesca, nouvelle dénomination du groupe SIF, on trouve les fameuses marque Delpierre, Labeyrie, Islandia et Blini. 3 700 (trois mille sept-cents) personnes travaillent pour cette société, dont 2500 (deux mille cinq-cents) à 3000 (trois mille) en France.

Des Islandais ont également investi en France dans la finance, l’ingénierie, l’expertise et les transports aériens. La compagnie Avion group a acquis dernièrement Star Airlines, la seconde en France en importance dans le vol charter. 59 (cinquante-neuf) avions boeing et airbus sont en service chez Avion group dont les effectifs sont de 4500 (quatre mille cinq cents) personnes, réparties sur 85 (quatre-vingt-cinq) sites dans le monde.

Il est naturel que cette soudaine expansion soulève des questions, surtout qu’elle provient d’une petite nation située aux confins de l’Europe, et dont on a rarement parlé jusqu’ici sur les marchés étrangers. D’où vient l’argent qui a permis de tels investissements ? Et pourquoi cela se produit-il maintenant ?



Arrêtons-nous, pour commencer, à la dernière question. Qu’est-ce qui a permis ce développement soudain des entreprises et l’audace de nos entrepreneurs sur les marchés étrangers ?

Nous constatons d’abord que l’environnement économique et financier a changé aussi bien en Islande qu’ailleurs dans le monde. Regardons tout d’abord les changements à l’échelle internationale. Le mot qui les résume le mieux est assurément la mondialisation. Il est de plus en plus facile pour les entreprises de se développer sur des marchés éloignés, et cela profite bien sûr aux sociétés islandaises. La participation de l’Islande à l’Espace Economique Européen a joué en sa faveur. L’Islande participe au marché intérieur depuis l’entrée en vigueur de l’accord sur l’Espace Economique Européen en 1994 (mille neuf cent quatre-vingt quatorze).

Avant l’adhésion à l’EEE, les investisseurs étrangers en Islande étaient soumis à des limitations, les transferts de capitaux étaient encore entravés, les importations et les exportations soumises à autorisation, et le droit pour une entreprise étrangère, par exemple une société financière, de s’installer en Islande faisait l’objet de restrictions. Nous avons profité de l’adhésion à l’Espace Economique Européen pour éliminer ces restrictions tout en garantissant l’accès de l’Islande au marché intérieur.

L’élargissement de l’Union Européenne et donc de l’Espace Economique Européen il y a deux ans, et les projets d’intégration de la Bulgarie et de la Roumanie, qui devraient se concrétiser l’année prochaine, augmentent encore les opportunités.

L’Islande a tenu également à conclure des accords bilatéraux avec d’autres pays de la zone. La participation de l’Islande à l’Association Européenne de Libre Echange lui a permis d’être partie prenante d’un réseau, qui compte désormais 14 (quatorze) états membres. Récemment nous nous sommes penchés sur les marchés émergeants, surtout en Asie. C’est ainsi que l’Islande vient d’ouvrir une Ambassade à New Delhi, dont l’un des objectifs majeurs est de favoriser l’augmentation des échanges entre l’Islande et l’Inde. Au début de ce mois ont d’autre part débuté des négociations entre la Chine et l’Islande sur la possibilité de finaliser un accord de libre-échange entre les deux pays.

Toutes ces étapes ont été franchies dans le but de créer un climat favorable aux entreprises et aux entrepreneurs islandais, pour leur permettre de trouver de nouveaux marchés et d’en saisir les occasions d’investissement. Mais la priorité reste bien sûr toujours sur le marché européen qui représente soixante-dix pour cent de nos échanges.

Tournons-nous à présent vers les changements intervenus dans notre économie.

Les pouvoirs publics ont favorisé la libéralisation des échanges de façon délibérée, tout en diminuant l’intervention de l’Etat dans la vie économique. L’accent a été mis ces quinze dernières années sur des mesures durables destinées á renforcer la croissance. Le gouvernement a amélioré sensiblement le cadre juridique des entreprises, la flexibilité du marché du travail, et il existe en Islande un système puissant et efficace de retraite par capitalisation.

Trois des plus grandes banques d’affaires, il y a quelques années seulement, étaient propriété de l’Etat. Le gouvernement a privatisé les banques, ce qui a libéré un savoir-faire et permis des investissements qui ont profité au développement et à l’expansion des entreprises islandaises. La croissance des services financiers a été rapide, l’accès des sociétés et des particuliers au crédit a augmenté et les taux d’intérêt ont baissé. Il en a été de même pour la plus grande société de télécommunications qui a été privatisée, et le produit de sa vente, ainsi que celui de la vente des banques, ont été mis à profit pour améliorer l’état des finances publiques tout en diminuant la dette. La solidité des finances publiques a permis de diminuer le service de la dette et d’affecter une partie des sommes dégagées à l’amélioration de l’éducation et des services sociaux.

Un autre volet des réformes du gouvernement a consisté à simplifier l’impôt sur les sociétés dont le taux a été abaissé de trente-trois pour cent en 1995 (mille neuf cent quatre-vint-quinze) à dix-huit pour cent en 2002 (deux mille deux). Rappelons que ce taux était de cinquante pour cent en 1990 (mille neuf cent quatre-vingt-dix). Les impôts sur les bénéfices ont été nivelés, et un taux unique de dix pour cent taxe aujourd’hui les intérêts financiers, les dividendes et les autres revenus financiers.

L’ensemble de ces mesures gouvernementales ont permis de dynamiser l’activité économique. Cette croissance, mise au service des entreprises, malgré la baisse de l’impôt sur les sociétés, a permis une augmentation sensible des revenus de l’Etat.

L’impôt sur le revenu des personnes physiques a baissé également, les droits de successions ont été diminués et harmonisés, tandis que l’impôt sur la fortune a été supprimé.

L’impôt sur le revenu, fixé á 24,75% (vingt-quatre virgule soixante-quinze pour cent) en 1995 (mille neuf cent quatre-vingt-quinze) sera porté à 21,75% (vingt et un virgule soixante-quinze pour cent) en 2007 (deux mille sept). Un impôt spécial sur les hauts revenus, qui représentait sept pour cent des revenus en 2002 (deux mille deux) a été supprimé.

Les pouvoirs publics ont volontairement diminué les engagements de l’Etat en apurant les comptes de la caisse de retraite des fonctionnaires, en plaçant les cotisations sur un compte auprès de la banque d’émission et en diminuant le service de la dette. Les dettes de l’Etat, en 1995 (mille neuf cent quatre-vingt quinze) représentaient 52,3% (cinquante-deux virgule trois pour cent) du PIB mais ne devraient plus représenter que 17,8% (dix-sept virgule 8 pour cent) en 2006 (deux mille six). Les dettes nettes de l’Etat, dans le même temps, sont passées de 35 (trente-cinq) à 5,6 (cinq virgule six) pour cent du PIB. La solidité du système de retraite dont la capitalisation atteint aujourd’hui 120 (cent vingt) pour cent du PIB, gage de garantie pour l’avenir, et une gestion financière saine ont permis à l’Etat islandais d’améliorer sa note auprès des agences de cotation étrangères.

Une croissance forte et rapide ainsi qu’un accès aisé au financement, les investissements des sociétés islandaises à l’étranger et inversement de sociétés étrangères dans l’industrie de l’aluminium, ont mis à l’épreuve la capacité d’assimilation de l’économie.

La consommation des ménages a progressé grâce à l’augmentation du pouvoir d’achat, les prix de l’immobilier ont grimpé et le déficit du commerce extérieur s’est accru. Les investissements liés à la construction de barrages et à l’industrie de l’aluminium, et les emprunts contractés par les sociétés pour financer leur expansion expliquent en partie ce déficit. L’endettement extérieur des particuliers s’est accru tandis que la dette de l’Etat baissait rapidement. L’inflation cependant est restée faible selon l’indice européen normalisé des prix à la consommation. Elle a progressé sur les douze derniers mois de 1,2 (un virgule deux) pour cent contre 2,2 (deux virgule deux) pour cent sur l’ensemble de la zone. La couronne islandaise s’est appréciée et les Islandais ont bénéficié du marché du travail européen en faisant appel à la main d’œuvre étrangère, notamment dans le secteur du bâtiment et l’industrie lourde.

On estime que le déficit du commerce extérieur diminuera lorsque les investissements dans les secteurs hydro-électriques et de l’aluminium prendront fin. Il devrait fléchir aussi du fait de la diminution de la consommation privée, de celle des importations liées aux investissements industriels, tandis que les recettes d’exportation augmenteront grâce aux revenus plus importants tirés de la vente de l’aluminium.

Le gouvernement reste cependant vigilant et prendra les dispositions adéquates si la demande intérieure demeure soutenue l’an prochain. Mais tournons-nous vers l’avenir : la situation des finances et de l’économie restent saines et le plein emploi est assuré. La diminution des impôts, les privatisations, l’amélioration du climat des entreprises et la puissance des fonds de retraites constituent les piliers de notre politique.

Un système éducatif approprié est une condition nécessaire au succès des entreprises islandaises sur les marchés extérieurs. Ce système, tout en donnant aux Islandais une formation de qualité, encourage ceux qui en ont la capacité et la volonté à poursuivre leurs études à l’étranger. De très nombreux Islandais l’ont fait, souvent durant plusieurs années, et ils en sont revenus non seulement plus instruits, mais avec des relations et une expérience personnelle qui leur servira dans cette période d’expansion.

Nos investissements accrus dans la recherche et le développement ont eu deux conséquences. Les Islandais sont dans le peloton de tête, avec une contribution de trois pour cent pour la recherche et développement proportionnellement au PIB. La part des entreprises dans l’effort de recherche s’est par ailleurs inversée. Il était de trente pour cent il y a quelques années, et il est aujourd’hui de soixante-cinq pour cent. L’Etat, dans le même temps, a accru sa contribution qui représente 1 (un pour cent) % du PIB, un pourcentage élevé à l’échelle internationale.

Mais répondons maintenant à l’autre question posée précédemment. D’où vient l’argent qui a financé les investissements accrus des sociétés et des entrepreneurs islandais dans le monde ces dernières décennies. Il n’existe pas de réponse unique à cette question car les investisseurs peuvent choisir aujourd’hui entre des moyens de financement variés. Une société bien implantée a de multiples possibilités de financement, qu’elle soit islandaise ou non. Mais en répondant à cette question on oublie trop souvent le rôle déterminant des fonds de retraite dans l’économie islandaise, en particulier dans leurs investissements à l’international. Le système de retraites islandais, je l’ai dit précédemment, repose sur la capitalisation. Cela signifie que chaque mois salariés et employeurs versent sur un fond des sommes qu’il fait fructifier. C’est pour cette raison que le système de retraite islandais n’est pas confronté aux mêmes difficultés que de nombreux autres pays d’Europe. Les fonds de retraites ont répondu aux opportunités d’investissements qui se présentaient à l’étranger et ont accompagné l’expansion croissante des entreprises islandaises à l’international.

Chers amis,

Je suis convaincu que le déploiement des entrepreneurs islandais à l’étranger repose sur de solides fondements. Il est évidemment impossible d’exclure que des erreurs soient commises, et il est dans la nature des choses que tous les investissements ne portent pas leurs fruits. Ceux qui prennent des risques doivent être prêts à essuyer des pertes comme ils sont prêts à recueillir des profits. Mais cela ne change en rien le fait que le climat économique dont les entreprises islandaises bénéficient est un des meilleurs qui existent. Des classements internationaux placent l’Islande au quatrième rang mondial en matière de compétitivité. L’Islande est au deuxième rang dans le monde en terme de niveau de vie et c’est le pays où la corruption est la plus faible. Il ne faut pas bien sûr prendre toutes ces comparaisons internationales pour argent comptant. Elles indiquent cependant que l’économie islandaise est dynamique et prête à répondre aux contraintes, mais aussi aux opportunités d’un monde globalisé.

Monsieur le Président de la chambre de commerce franco-islandaise,

Je veux vous remercier pour l’honneur que vous me faites en me recevant parmi vous ce soir. Je vous souhaite de nouveaux et brillants succès dans la tâche qui est la vôtre au service des échanges entre la France et l’Islande.



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